En fait si, Mme BOIS (prof d’histoire géo en 1992 au collège des Bauges) nous avait bien fait quelques leçons sur l’antiquité Grecque. Cependant nous n’avons pas dû retenir le meilleur. Car nous pensions naïvement, que les grecs étaient tous gays et qu’ils s’enduisaient le corps de feta tout en mangeant de l’huile d’olive … ou peut être l’inverse !!!!

Il n’en n’est rien. La légendaire hospitalité grecque est bien réelle. Tous les commerçants rencontrés ont pris soin de nous et dans chaque boutique Lou-Ann et Anthony sont repartis avec des friandises (bonbons, loukoums, gâteaux grecs, brioches grecs, œufs de poule de Pâques etc …).

Parlons maintenant des paysages qui ressemblent parfois à l’Irlande, au Mont St Michel, aux Alpes Autrichiennes, aux plages de La Grande Motte ou encore les criques magnifiques avec toujours en toile de fond cette belle mer turquoise et l’ensemble sentant la fleur d’oranger.

Nous voilà à Léonidio pour fêter Pâques. Un très joli village, plein de charme où le samedi soir est organisé un lâché de 1000 lampions. Nous retrouvons nos amis Yan Sévrine et leurs enfants Louis et Augustin, que nous avions croisé en Albanie, mais aussi nos amis Belges, Jacques et Agnès, rencontré à Pylos. Nous bivouaquons tous près d'une plage où nous rejoingnons Léonidio en vélo.

Le dimanche, la municipalité et l'église orthodoxe offre un énorme festin à toute la population. Au programme : Agneaux cuits à la broche, brochettes d'abats, fromage grec, vin, petits biscuits grecs et oeufs de Pâques....

La surprise est que les oeufs de Pâques, sont de vrais oeufs durs et leurs coquille est peinte en rouge vif. Bizarre ces cloches qui n'apportent pas d'oeufs en chocolats!!!! 

Le dimanche après-midi, nous la passons à une terrasse de café (arrosée

de bière!!!!) avec tous nos amis et enfants en attendant les danses et chants traditionnels. Le retour au bivouac en vélo c'est fait à la tombée de la nuit, heureusement que les enfants et les vélos connaissaient la route !

Le lundi c'est repos, enfin presque ! Le matin, nous partons rejoindre Jacques et Agnès au camping à 4 km de Léonidio. Ils ont un problème mécanique avec leur très beau camion MAN 4X4. Charles va donner un coup de main. L'après-midi est consacré à manger, boire et baignade. 

Pour nous remercier, Jacques et Agnès nous invite le mardi midi au restaurant. Nous voilà dans un très beau restaurant typique Grec, chez "Michel et Margaret" (à Plaka) où nous avons été reçu comme des rois. Nous avons très bien mangé et bu. Nous sommes repartis avec un sac d'agrumes du jardin de Margaret, des bonbons pour les enfants et une bouteille de vin rouge pour les "grands enfants" !!! 

Ce vendredi 27 mars dans l’après-midi, après s’être arrêté faire notre ravitaillement hebdomadaire dans la grande surface locale, nous arrivons a Kiparryssia , petite ville du sud-ouest du Peloponnèse au litoral splendide. Cela fait maitenant plusieurs jours que l’on cuisine avec un réchaud et nos toutes petites "bleuet camping-gaz". Voyant la réserve arrivée nous décidons une fois de plus de chercher du butane, car nos 2 bouteilles "malice" sont désespérement pleines de vide ...
J’arrête le Bijou à quelques centaines de mètres d’un magasin exposant des bouteilles de gaz sur le trottoir.
M’étant déjà renseigné dans différents établissements albanais et grecs, je sais maintenant qu’il ne sert a rien de vouloir trouver une "malice" car ce modèle et ses emmanchements sont purement français. Nous nous apprêtons donc à changer de recharges et de raccords. Aurélie et les enfants restent au camion pendant que je me heurte à la porte close du bouclard. A la station services d’a côté, je demande au responsable à quelle heure la boutique doit ouvrir quand arrive un superbe Mercedes Unimog chassis très court de 1970 "dans sont jus" et en descend un jeune agriculteur trentenaire. Nous essayons le patron et moi d’échanger quelques infos sur les horaires du magasin dans un anglais-grec remarquable quand malgré lui le mec entend notre conversation et se permet de nous rejoindre . J’explique alors à cette personne qui parle très bien anglais, mes multiples problèmes de gaz. Celui-ci me dit qu’un autre magasin un peu plus loin propose des services similaires, qu’il devrait bientôt ouvrir et qu’il se propose de m’y emmener avec sa monture ! Agréablement surpris je lui demande si on peut s’arrêter a mon Camper Truck pour récupérer le détendeur de l’installation initiale et éventuellement en trouver un ressemblant. Voyant arriver l’engin, Anthony se laisse aller à un "oh ! bein là !!!" Parfaitement placé ! En se rendant au magasin, il me demande ou nous dormons ce soir et se propose d’aller me montrer le chemin d’une plage pour que nous puissions y passer la nuit. S’en suis alors une conversation en anglais franchement amicale. Il me dit qu’il s’appelle "Georges" prononcer "Yorye" qu’il est carreleur, paysagiste, qu’il élève des chevaux des cochons et lapins, qu’il fait du vin et de la gnôle ; mais que depuis la grave crise économique  grecque il fabrique de l’huile d’olives pour profiter de la manne touristique parcequ’il n’y a plus que ça qui rapporte : 
-"Tu aimes l’huile d’olives Sarle ?"
-"oh oui, avec ma famille on en mange énormément!"
-"super ! Je t’en amenerais".
Intrigué par cette générosité soudaine , je ne relève pas plus que ça mais le remercie quand même. Dans son 4x4 et devant la quincaillerie, il me confie qu’il peut servir d’interprète entre le patron et moi pour simplifier ma recherche et être sûr de trouver se qui irait le mieux. 
Grâce à Georges, les échanges ont été simplifiés, les prix négociés et le montage réussi !
Le retour se fait sous une averse de pluie battante. Il me demande, comme je suis dans la restauration si je connais les spécialités culinnaires du pays, je lui répond que non , je me fais "engueuler" et nous rejoignons la Roptin’s familly en attente à la station services en compagnie de la femme de mon diplomate : Afrodite une superbe Barbie grecque adorable au maquillage impeccable et à la tenue sofistiquée . Je comprend péniblement dans leur échange hellenique qu’ils trouvent impensable qu’une famille française restauratrice de surcroît, ne goûte pas à leurs spécialités ! 
-"On mange ensemble ?"
Le rdv est pris avec nos guides gastronomique pour le lendemain à 15h . Au restaurant nous goûtons ensemble 4 plats typique de la régions (salade grecque, moussaka, morue avec sa purée d’ail doignons et de pomme de terre, les fameuses boulettes) ainsi que leur bière. Nous parlons de nos vies différentes et en profitons pour demander des précisions sur la politique Grecque à Afrodite qui est journaliste TV, surtout une question nous instrigue : 
-" c’est à cause de la crise qu’il y a des monticules de poubelles sur le bord de la route ? "
-" non ! C’etait déjà le cas avant ! "
Pour rester dans la dégustation, je commande un digestif façon "marc de savoie" le "tsipoyro" et Georges me dit :
-" tu aimes le marc Sarle ? "
-" oui, j’en bois de temps en temps ! "
-" je t’en amenerais un flacon alors ! "
Encore étonné, je le remercie et il me demande si ça nous plairait de voir ses chevaux. Je lui confesse que Lou-ann adore les canassons et qu’elle se verrait bien, avec son aide, en monter un car celle-ci n’a pas le loisir de chevaucher souvent des licornes a travers les oliviers grecs face à la mer de surcroît ! Here we go !
Après nous avoir montré son savoir-faire dans le milieu agricole, Georges passe un coup de fil discrètement chez lui et nous propose de venir manger ce soir la "pizza" préparée par sa maman, qui a très envie de nous connaître ! Nous repartons de sa ferme et le rdv est pris pour 20h. Nous sommes en poste sur le bord de plage avec le Bijou pour bivouaquer une nuit supplémentaire, quand notre chauffeur arrive avec le 4x4 de son père, il en profite pour nous offrir 5 litres d’huile d’olives et 5 litres de marc grec, le tout maison évidement !!!!! et nous voilà en route pour sa grande maison qu’il partage avec ses parents et Afrodite.
Nos décidons, Aurélie et moi, d’apporter pour cette soirée, notre dernière bouteille de "Ruinart", celle que nous gardions pour un moment exceptionnel, en espérant qu’elle fasse plaisir !
GAGNÉ ! Soula et Dimitri, les parents, nous crient avec le sourire :
- " Paris, le Moulin Rouge, Champagne !!!!!!!!!!!!!!!!! "
Soula nous sert une pizza aux poivrons excellente et nous échangeont en multilingue une bonne partie de la soirée, sur le travail et les salaires français, notre choix étonnant de voyager aux long court, le vin retsina à la sève de pin, la Gauche grecque vennant de passer, bref encore un super moment !
L’heure est venue de nous faire ramener à notre cottage à 3 km de là. On s’échange nos emails et on se dit "au revoir" ce soir comme on s’est dit "bonjour" la veille, simplement, poliement, les yeux dans les yeux, en se promettant de garder contact.

George et Afrodite ont offert des chocolats pour nos enfants, des conseils et de l’aide pour nos problèmes de gaz, un tour d’Unimog, un tour de cheval, de l’huile d’olive et du marc, une pizza en famille...
Mais plus que tout, ils nous ont offert l’envie de partager des points de vues, des sourires, des gestes, des regards, du TEMPS...

On nous avait prévenu que dans les voyages on rencontrait des personnes incroyables, qui ouvrent naturellement leur bras, leur portes, leur cœur, et il est vrai que nous attendions ce premier moment avec impatience, mais on a beau s’y attendre, quand des journées pleines de générosité gratuite vous pètent à la gueule comme ça , le lendemain vous abordez la vie sous un autre angle ! 
A plusieures reprise, lors de nos 3 années de préparation de notre " tour du monde en famile " , nous avons dû répondre aux nombreux "pourquoi " de la famille et des copains. Nous avions alors beaucoup de raisons qui pour nous étaient évidentes. Mais si malgré tout nous devions en retenir qu’une, se serait ce genre de rencontres simple et généreuse.

Georges et Afrodite ...MERCI... 

En route pour la baie de Kotor. Toute la route est superbe. De beaux villages bien conservés. Mais ce qui nous a marqué, c’est ce décalage entre les "nouveaux riches"en X6 et les "très pauvres" qui font les poubelles, qui vendent du bois, du charbons ou des peaux tanées sur le bords des routes. Lorsque nous continuons la route de la côte qui mène en Albanie nous sommes surpris par le nombre de constructions d’immenses immeubles en bordure de mer. C’est vraiment dommage car la côte est très belle.