Alexandre, notre copain bulgare, nous tend une tête de cannabis en nous disant :

-"bienvenue en Bulgarie !!!"

-"ouh la la ! Merci Alex, mais en France la consomation de produits stupéfiants est interdite !".

Et voilà 2 adolescents qui se mettent en quête de tabac et de feuilles à rouler. Nous prennons soin lors de l’achat des Marlboro et OCB de nous cacher de nos enfants comme nous nous cachions de nos parents 20 ans plus tôt ! L’histoire se répète ...

La nuit tombe et après avoir couché les blondinets, je me charge de rouler le  pétard le plus moche de l’histoire des pétards ! Ma formation spéciale "roulage de cônes" achevée en 1998 n’a donc servie a rien !

Qu’à cela ne tienne ! On se regarde Aurélie et moi avec malice, comme 2 enfants qui font une énorme bétise. On tire chacun notre tour sur la tige, de  grosses poches apparaissent sous nos yeux, nos bouches deviennent pâteuse et ma meuf me dit:

-"physiquement j’en chie, mais intelectuellement ça va !"

Je pense que c’est à ce moment que nous avons rejoind les portes du Zion...en sarouel...

Nous allons nous promener sur la plage juste devant le camion, Aurélie me fait remarquer le superbe vol d’oiseaux (mi-autruche mi-cormoran) en transit pour la Roumanie (sûrement en pleine migration) quand soudain, interpellé par le va et vient de personnes au tein foncé sur le sable à côté d’une vieille embarcation, je chuchotte à maman :

-"putain ! ce sont des Syriens en situation irrégulière qui cherche à rejoindre la Russie... à la rame ! ".

Et c’est à cet instant précis que Kivo (le petit scotish de nos voisins allemand, posté à nos pieds) se met à aboyer en direction des supposés refugiés. Je repère facilement les passeurs grâce à leurs codes établis à la lampe torche. Nous avons l’impression de vivre une situation très dangereuse à cause du clébard qui gueule sans cesse ! Retour au camion illico avant que ca tourne au vinaigre !

Ca tourne justement, mais dans la tête de ma femme, 

celle-ci a l’impression d’être sur le pont d’un chalutier en pleine campagne de Saint Jacques, dans la mer du Nord, en novembre, en train d’essuyer un grain ! 

De part ce fait, maman prendra soin de parsemer le pourtour du camion de quelques renards...beurk...

Il est temps d’aller au lit, je pose mon Zodiac à l’entrée du camion et au dodo...

Le lendemain, nous revoyons les phoenix. C’était en fait des échassiers de la mare d’à côté...

Les syriens, c’était en fait des turcs qui venaient pêcher toute la nuit à la rame pour ne pas effrayer les poissons et ils communiquaient à la frontale...

Quand aux renards, au petit matin, ils etaient encore autour du camion...re-beurk...

Il faut bien s’occuper .... alors on fait du sport ....

Pleins de belles balades en VTT, Lou-Ann est une pro, cheveux au vent elle slalome entre les serpents ou autres mignonnes petites bêtes de ce genre !!!!

Anthony lui aussi est un champion du vélo, il s’entraîne au dérapage contrôlé. 

Deux kilomètres nous séparre de la ville que nous faisons presque quotidiennement en vélo, même Anthony avec sa toute petite bécanne; ce qui fait sourir les gens qui nous croisent. C’est vrai qu’un p’ti bonhomme sur un p’ti vélo sans roulette tout en faisant le bruit d’une moto ce n’est pas commun!

De belles randonnées à pied pour découvrir des dolmens sortis de nul part de l’époque tharce. 

Des visites de réserve pour observer une multitude d’espèces d’oiseaux  : pélicans, sternes pierregarin, pygargue à queue blanche, grand cormoran, grands échassiers, cigognes etc .... nous devenons des ornithologues amateurs !!!! 

Sans oublier les baignades, tantôt dans une mer agitée tantôt dans une mer d’huile, et les balades en canoë.

Mais le plus important est la pêche aux coquillages de Papa. D’énormes bulots de coques et de tellines dont on raffole .... 😊

Technique

Si tu souhaites donner une dimension supplémentaire à cet article, tu peux écouter "Remi Brika: la vie en couleur" sur you tube. Ainsi la jovialité des paroles orienteront l’ambiance générale du texte...

Grâce à Alexandre nous trouvons le lendemain un garagiste, chaudronnier, café, car-wash, qui se déplace jusqu’à notre spot de bord de mer pour envisager un pansement. 

-"c’est grave docteur ?"

-"il faudra intervenir à coeur ouvert (cabine baissée)

-"il est si jeune..."

Nous sommes le jeudi et le rdv est pris pour le lundi à 8h30 avec notre interprète et le docteur. 10 heures Alexandre arrive et nous convenons d’une chirurgie réparatrice sur le champ. Le bloc est avancé quasiment au milieu de la route mais, après 76 cafés et 28 clopes, il semble évident que le travail ne sera pas réaliser en un jour ! 

-"à demain dis-je motivé".

Le lendemain, au moment de prendre la route pour rejoindre l’hopital, notre bijou en première vitesse, ralenti de lui même pour ne plus se mouvoir du tout ! Les travaux du jour pour finir la galerie sont mal engagés !

Le défibrilateur ni changera rien, le camion n’avancera plus !

Nous partons sur le champ Alexandre et moi pour le CHU de Burgas rencontrer un autre mécano, docteur en transmission diplômé de l’école Renault. Il viendra dès le lendemain matin constater ce que nous ne voulions pas voir !

-"c’est la tulipe de la boite !"

Aurélie complétement stupéfaite, cachée des enfants, crie :

-"noonnnnnn!"

Je la console comme je peux, mais je vois bien qu’elle n’est plus la même devant son bijou immobile.

Lorsque soudain, dans un fracas venu des entrailles du moteur, le doc s’écrit :

-"ce n’est pas grand chose ! Il faut changer la pièce..."

Un"ouf"de soulagement est enfin consentit par miss Ecole en Bauges 1992. 

Aujourd’hui vendredi 22 mai la pièce est en commande en France et une ultime intervention est programée mercredi, pour ensuite aller au garage finir les réparations commencées sur la galerie...

We’ll see...

Les formalités avec les Turcs effectuées, la fouille du camion faite par les Bulgares, nous entrons dans le pays au travers d’une forêt hyper verte et dense sur une route parsemée de nids d’autruches faite d’un patchwork de goudron d’un autre âge ! Cette route extrêmement accidentée secoue l’arceau au dessus de la cabine et nous le voyons se déteriorer dans une musique de tôles froissées de plus en plus inquiétante ! Nous prenons la déscision de ne pas attendre notre retour au pays du beaufort pour réaliser d’urgence une intervention. Oui mais comment se faire comprendre des bulgares ?

2 possibilités s’offre à nous :

N°1 - boire 1 litre de vodka, rendant ainsi la diction facilitée et laisser la magie des PAYS de l’EST opérer ...

N°2 - Essayer de rencontrer un français pour rendre les échanges techniques plus simple.

Incroyable ! Sorti de nulle part Alexandre (un bulgare parlant très bien français, puisque ayant travaillé plusieurs années à Megève) arrive !

En plus Aurélie avait déjà fini la vodka...

Charmant petit village turc de 14.000.000 d’habitants !

Nous essayons de rejoindre un parking prisé par les travelers au sud-ouest de la ville situé à 10 min de la mosquée bleue et au bord du Bosphore. 1h30 de bouchons sur les périfs, le temps de se perdre dans différents quartiers et  nous arrivons finallement à bon port, guidé en combi-van ww par un allemand sympa, parlant anglais, au look "yéyé californien". On se gare sur le parking vers 14h, sous un ciel gris menaçant. Ca pue les égoûts, les chiottes sont inenvisageables, c’est cher (30TL pour 24h soit 10€) et pour courronner le tout dès 19h on assistera à un balai de grosses berlines qui se garerons en "charmante compagnie" face au Bosphore ! Mais bon nous sommes hyper proche du centre interessant. On se dirige à pied pour visiter les superbes mosquées aux architectures monumentales, on avale vite fait un p’tit kebab et dans les rues on se rend vite compte qu’aux 14 millions d’autochtones, il faut rajouter quelques visiteurs ! En effet, les bus se comptent par centaines alors que nous ne sommes pas encore en pleine saison ! 

T’en reveux ? Y’en rena ! Direction le grand bazaar et là ils ne se sont pas foutus de notre gueule ! C’est très grand, il y a du bazaar et des touristes !

Le lendemain matin par un soleil radieu nous allons boire un café et un thé turc avec une vue superbe sur le trafic maritime incéssant du bosphore. Nous passons par de très beaux jardins sous la mosquée Sainte Sophie où nous verrons des perruches et de grands échassiers à la cime des arbres. De retour au parking pour midi avec des brochettes de viande et des aubergines farcies, nous cassons la croûte avec une famille de français rencontrée la veille. Un dernier coup d’oeil au balai des dauphins slalomants entre les cargos, et nous sortons de la mégalopole par les bouchons pour rejoindre la mer noire.

voir l’album Istanbul

Turkey

Ouhh là là ! Si vous allez en turquie, préparez-vous à passer 2h à la douane ! C’est avec cette mise en bouche faite par nos amis grecs que nous passons la frontière grecquo-turque les fesses faisant "bravo".

20 minutes plus tard, nous roulons chez les turcs sur une superbe route nouvellement asphaltée, jonchée d’engins pour sa fabrication. S’en suive 30 km de pur bonheur pour nous les "routiers" ! "On the road again Edwige" dis-je à maman, j’enclenche la cinquième, et 7 km plus loin, nous allons à fond la caisse (78km/h) ! " Prend à droite " me dit la co-pilote, et là nous entrons sur une piste caillouteuse, la vitesse passe à 20 km/h et les autochtones semblent nous dire " welcome in Turkey " .

Nous arrivons a Sarkoy, petite ville balnéaire au bord de la mer de Marmara, nous nous garons au bout de la plage sur le sable pour le bivouac. A la demande de nos p’tits nous sortons les vélos pour aller faire un rescensement très préçis des "parcs pour enfants" de la ville et voir du même coup si ceux-ci rentrent dans leur cahier des charges ! GAGNE il y a même des "tappe-cul double !!!" .

En rentrant au dernier jeux cependant, une dame nous dit en turc puis en  anglais sur un ton sec que le parc est privé ! Ni une ni deux, je rapelle nos deux enfants pour partir, quand interpellée par son mari, celle-ci nous autorise à rentrer. Nous nous asseyons Aurélie et moi à une table pour surveiller qu’Anthony n’y laisse pas encore une chaille, quand la dame nous propose généreusement du thé turc pour tout les 4 ! Accompagné de "chéché" une spécialité patissière au sirop du pays !

2 heures de conversation en anglais sur la politique du pays, les yeux bleus de notre fils et 2 bières turcque plus tard, nous nous échangeons nos e-mails. On se fait la bise, on remercie Nil (c’est son prénom) de nous avoir éclairé sur le climat politique turc, de nous avoir appris quelques mots dans sa langue, et on repart en vélo en rigolant devant l’habilleté dont fait preuve Aurélie avec sa monture et son sarwel ! 

Bref la Turquie ça promet ...

Bivouaquant sur une plage à Thassos, nous nous apperçevons, au moment ou un vieux pêcheur sort son bateau de l’eau, qu’il va devoir faire un petit détour pour attacher sa remorque au 4x4. Après une grimace exprimant son mécontentement je sent la prise de contact mal engagée ! j’essaye de me rendre utile à la manoeuvre en sourriant de manière exagérée pour briser la glace . L’opération "attelage" réussie, le pécheur nous invite à regarder ses prises du jour et, entendant nos 2 blondinets dire bonjour en grèc, celui-ci nous demande une assiette pour la remplir de 4 dorades fraîches préalablement vidées et écaillées ! 12 petits rougets qui nous servirons de base pour une excellente soupe ! Puis le clou de cette offrande inespérrée, une énorme murène tout droit sortie du monde du silence de Cousteau !

Deuxième jour de bivouac, notre pêcheur revient de sa journée en mer et nous offre 5 dorades et une ... murène !

Le frigo plein de poissons, nous commencons à faire les menus pour les prochains repas.

Troisième jour de bivouac Jean ayant rdv à 10h avec son camarade de pêche, il vient à 9h et propose aux enfants et à Charles un petit tour de la baie en navire (toute petite barque à moteur) .

Après de grands remerciements, Jean nous déposera sur la berge et les 2 pêcheurs s’en iront vivre leur retraite sur les flots.

Hissez haut !

Merci Jean.

DRAMA

Notre amis Georges de Kyparissia dans le Peloponèse, nous avait dit que pour faire de la randonnée et observer des animaux, il fallait aller dans la région de Drama au nord du pays à la frontière Bulgare. C’est avec cette simple information que nous arrivons dans la ville de Drama.

Ne sachant pas où aller et n’ayant pas trouvé d’office du tourisme, nous décidons de quémander quelques renseignements dans le conservatoire de la ville. Une charmante blondinette comprend nos projets de rando mais ne sait pas trop où ça se passe. Après s’être rencarder auprès d’une collègue, elle nous demande de la suivre et nous voilà sorti du batiment pour le contourner, traverser la rue et rentrer dans une nouvelle bâtisse aux allures administrative. Nous passons de bureaux en bureaux et on nous présente une dame franco-grecque installée depuis 32 ans en grèce, qui parrait surpris de nos projets outdoor !

-" je vais vous présenter mon mari il est directeur du service culturel et touristique . Montons dans son bureau au 2ème étage."

Monsieur Triantafillidis nous reçoit avec beaucoup d’enthousiasme, baragouine quelques mots grecs à ses assistantes et nous propose un café et un jus de fruits pour nos mioches, qui avec leurs cheveux blond, attirent toutes les attentions des secrétaires (surtout Anthony) !

-" je viens d’avoir mon fils Stelios au tel, il fait beaucoup de randonnée, il vient vous rencontrer ce soir à18h après son boulot pour vous indiquer les bons topos ! ok ? . "

Tu m’étones ! On cherchait une carte , on a trouvé un guide ! 

Le rdv pris, nous repartons avec une vingtaine de brochures de treck dont 5 topo-guide en anglais très précis.

A 18h devant la préfecture arrive Stelios un jeune homme la trentaine, qui nous dit que Drama n’est pas sur la route touristique et qu’il est rare de voir des touristes français. Allons boire un café !

A minuit, grâce à quelques seaux de bières bû dans de magnifiques bistrots, un nouveau rdv est prit pour le lendemain matin 9h, car Stelios se propose de nous emmenner voir une belle cascade dans les montagnes !

Après 1h30 de route montagneuse, nous arrivons au départ de la rando et nous nous régalons de ces paysages vierges et primaires que sont ces montagnes grecquo-bulgares où nous avons même vu des traces d’ours de la veille !

Encore une belle preuve de l’hospitalité grecque ! Merci DRAMA

 

Je souhaite bien du plaisir à celui qui veut s’aventurer dans cette mégalopole en voiture ! 

L’utilisation du bus pour rentrer dans le centre est facile et pas chère avec un billet adulte a 1,20€. Il faut prendre ensuite le métro qui est propre, sûr et très facile à prendre pour voyager dans les différents quartiers du centre avec le même ticket et ce pour 70 min.

Evidement l’Acropole est sublime, cependant j’émêts quelques réserves quand à la restauration massive des monuments qui utilise forcément des pierres neuves, donc blanches, ce qui donne une teinte bi-ton qui n’est pas du plus bel effet. Ça reste quand même un site exceptionnel d’où l’on peut mesurer la puissance de l’ancien empire grec. De plus nous avons eu la chance de pouvoir le visiter au début du primtemps avec des températures agréables et une affluence moindre.

Le centre ville est quand à lui incroyable, nous l’avons qualifié de "bordel-aimable", population multi-raciale, où ce mélange aux autochtones, de nombreux touristes vomis par les autobus. Dans le quartier des puces, a côté des Halles, une multitude de petites boutiques proposent sur le trottoir des objets en quantité, neuf et pas chers provenant de l’Asie orientale et vendus par des arabes le tout dans une odeur de viande difficillement supportable même pour un viandar !

Après avoir mangé des pains pita et une glace nous sommes reparti comblé par cette journée géniale

PS: tout au long de la journée Lou-ann et Anthony ont reçu des marques d’affections de la part d’une multitude de grec de tout âges (même des bouchers et poissoniers ! )

Après une belle randonnée au Mont Olympe, nous nous dirigeons vers la plage pour notre bivouac du soir ! 

Une superbe grande plage déserte avec de belles interdictions de camper ... nous sommes hors saison, on se pose ....

Il est 20h30 quand un 4x4 de police s’arrête près de notre camion. Là on se dit qu’il va falloir qu’on bouge ... mais non ! Les policiers veulent s’assurer que tout va bien , nous demandent, malgré tout les detritus alentours, de ne pas jetter nos poubelles sur la plage et que ce soir ils feraient des rondes nocturnes pour veiller sur nous ! Et le voilà reparti en nous souhaitant une bonne nuit. 

Nous avions eu une situation similaire en France, sauf qu’il n’y avait pas eu de panneaux d’interdiction de camper, que la police était passée à plusieures reprises à coté de notre camion sans jamais engager de conversations, et au petit matin découvrir une belle contravention déposée à 6h du mat. 

On vous laisse réfléchir sur ce pays en crise dont l’hospitalité prime bien au delà des contraventions ! 

VIVE LA GRECE !